L’Ocean Health Index est un nouvel indicateur d’évaluation des océans qui vient de voir le jour. Il évalue leur santé en tenant compte de données économiques, sociales ou politiques. La note globale serait de 60 sur 100. Les États-Unis obtiennent 63.
La santé des océans évaluée avec un nouvel indice
L’Ocean Health Index est un nouvel indicateur d’évaluation des océans qui vient de voir le jour. Il évalue leur santé en tenant compte de données économiques, sociales ou politiques. La note globale serait de 60 sur 100. Les États-Unis obtiennent 63.
Docteur, comment vont mes Océans ?
Après deux ans de collecte de données mondiales et l’élaboration d’un référencier, les scientifiques lancent une nouvelle approche globale pour mesurer l’état de santé des océans du monde. Sa révolution ? Il considère l'homme comme partie intégrante de l’écosystème et de ses calculs.
Le rapport, publié dans la revue Nature, attribue une note globale de 60 sur 100 pour la santé des océans mondiaux. Parmi les 133 pays du monde possédant des côtes océaniques, les scores varient de 36 à 86. Les États-Unis dépassent légèrement la moyenne avec un 63.
L’équipe de chercheurs, composée d’américains et de canadiens, qui a travaillé sur le projet a défini 10 façons dont l’être humain profite de l’océan positivement comme : la protection des zones côtières, la propreté de l’eau, la biodiversité, la place de la pêche artisanale, l’utilisation durable des ressources marines par les pêcheurs, le tourisme ou la préservation des habitats naturels qui absorbent du CO2 (contribuant ainsi à lutter contre l’effet de serre).
C’est la première fois qu’un outil de mesure inclut à la fois l’état des océans et les services rendus. Le chiffre 100 représente la « santé idéale » et sert de point de référence.
A quoi correspond ce nombre et pourquoi a-t-il été calculé ?
Une façon de penser cet indice est de le comparer à une visite à l'hôpital.
« Quand quelqu'un se présente aux urgences, il y a des choses que l’on contrôle systématiquement : la respiration, le rythme cardiaque, le poul » explique le co-auteur Larry Crowder, directeur scientifique du Center for Ocean Solutions de Stanford. Selon lui, les critères sélectionnés par cette étude sont comme les signes vitaux de l'océan.
Ce nouveau calcul pourra-t-il améliorer la gestion des océans ?
L'évaluation des écosystèmes traditionnels focalisait sur la façon dont l’humain abimait la nature, comme en polluant les cours d'eau ou en faisant disparaitre complètement certaines espèces. Pour cet indice, les chercheurs ont décidé d'accorder des points sur les moyens durables mis en œuvre par l’Homme - même si de tels avantages peuvent se faire au détriment d'un autre objectif.
Mais l’une des plus grandes questions soulevées par l'étude est que faire avec un résultat comme 60 ?
Pour certains, cela peut sembler une note insatisfaisante. Mais le chef de projet Benjamin Halpern, directeur du Center for Marine Assessment et de la planification à l'UC Santa Barbara, est positif et explique que cela laisse la place à l’amélioration.
Ce score de l'indice des États-Unis laisse entendre que le pays pourrait améliorer la santé de ses océans en soutenant les entreprises touristiques qui sont respectueuses de l'environnement, en encourageant les pratiques de pêche durable et l'investissement dans l'aquaculture pour créer des emplois et des retombées économiques positives auprès des communautés côtières.
Selon l’étude, pour stimuler le score de l'indice mondial il faut principalement travailler sur l'amélioration de la pêche durable et la culture d'organismes marins pour la fourniture de denrées alimentaires, ainsi que stopper la destruction des habitats côtiers.
Nouvel outil de gestion, de communication et de sensibilisation
De manière générale, les pays à revenus élevés ont obtenu un meilleur score dû à la mise en place, de réglementations environnementales et de moyens financiers consacrés à la protection des océans. Mais il y a plusieurs exceptions, comme Singapour (avec un score de 42) et la Pologne (48).
A l’inverse, des pays comme les Seychelles et le Surinam ont obtenu des scores relativement élevés (73 et 69) grâce à un large niveau de CO2 retenu par les océans, une pêche durable, la protection du littoral et le développement de la pêche artisanale.
Les chercheurs ont déclaré qu'ils prévoyaient de recalculer le score global chaque année.
Fiorenza Micheli de Stanford, qui étudie l'écologie des collectivités côtières et qui ne faisait pas partie de l'équipe de recherche, a déclaré que ce nouvel indice serait « extrêmement utile » comme outil de gestion, de communication et de sensibilisation :
Espérons qu’il apporte un nouveau souffle au niveau politique.