Simple discours politique ou réalité économique ? Toujours est-il que le Ministre du Pétrole, Botelho de Vasconcelos, a dévoilé les plans du gouvernement en matière d’exportation énergétique. Et ils sont plutôt ambitieux, …
songe à exporter son énergie électrique, mais est-ce bien raisonnable?
Simple discours politique ou réalité économique ? Toujours est-il que le Ministre du Pétrole, Botelho de Vasconcelos, a dévoilé, lors de la IVéme Conférence sur l’Énergie, à Luanda, les plans du gouvernement en matière d’exportation énergétique. Et ils sont plutôt ambitieux, voire irréalistes aux yeux de certains, pour un pays qui a du mal à fournir de l'électricité à l’ensemble de sa population.
L ‘Angola possède des réserves considérables de pétrole et de gaz naturel mais également un immense potentiel hydroélectrique, ainsi que des vastes ressources de combustible ligneux et de matières premières pour la production de bio combustibles, explique le Ministre.
Il cite également les grandes possibilités non exploitées dans le domaine des énergies renouvelables comme l’énergie solaire. Pour lui, l’Angola peut, dans le futur, exporter de l’électricité comme il exporte aujourd’hui du pétrole.
Ces dernières années, le bilan énergétique de l’Angola se compose de la façon suivante. 60% de la consommation est tirée de la biomasse, essentiellement du bois, 37% vient du pétrole et de ses dérivés et 3% de l’électricité. La prédominance du bois vient du fait que la majeure partie de la population rurale et suburbaine du pays ne dispose pas d’autre source d’énergie. Quant à la production, 80% vient du pétrole brut, 19% de la biomasse et 1% de l’électricité.
On peut donc considérer l’énergie électrique comme marginale aujourd’hui en Angola, ce qui n’empêche pas les autorités de parier sur son fort développement, sur la base d’un potentiel immense à exploiter, à condition de faire les efforts d’investissement nécessaires. L’objectif du plan présenté par le Ministre est de placer l’énergie au centre du développement économique du pays et de la population en proposant une énergie diversifiée et à coûts réduits.
Mais ces déclarations suscitent également des réactions d’étonnement lorsque l’on sait que le pays n’est pas correctement alimenté en électricité et en eau potable. Les grands projets de développement ont beaucoup de mal à être mis en place, face à l’instabilité politique, aux problèmes de corruption. On peut effectivement se demander si la priorité énergétique de l’Angola ne se situe pas à un niveau plus basique.