Vous n’êtes peut-être pas au courant, mais depuis le samedi 17 septembre dernier, des centaines d’Américains manifestent devant Wall Street. Comme en Grèce ou en Espagne, des citoyens indignés par la crise réclament une révolution financière.
"The whole world is (NOT) watching !"
Vous n’êtes peut-être pas au courant, mais depuis le samedi 17 septembre dernier, des centaines d’Américains manifestent devant Wall Street. Comme en Grèce ou en Espagne, des citoyens indignés par la crise réclament une révolution financière.
On les vouait à l’échec, mais ils sont toujours là, de plus en plus nombreux. Malgré la pression policière et la quasi-ignorance médiatique - quand ce n'est pas de la censure - les "Indignés" de New-York continuent de squatter le Zucotti Park - coincé entre Ground Zero et Wall Street – rebaptisé pour l'occasion Liberty Plaza, et de scander leurs slogans anti-capitalistes face aux banquiers et aux hommes d’affaires.
Banks got bailed out ; we’ve got sold out ! [Les banques ont été renflouées ; nous avons été vendus !]
"We are the 99%"
Il y a plus d’une dizaine de jours, des centaines de personnes certes révoltées, mais pacifiques, prenaient d’assaut l’un des symboles de la finance mondiale. Ces sans-voix répondaient alors à un appel du site d'information anti-consumériste Adbusters lancé le 13 juillet dernier. Des citoyens de tous âges ont répondu à l'appel ainsi que quelques personnalités telles que Noam Chomsky, Michael Moore, Susan Sarandon ou encore les rappeurs Lupe Fiasco et Immortal Technique.
Le collectif de hackers Anonymous, qui se revendique plutôt comme une conscience collective virtuelle, apporte ses compétences techniques et organisationnelles, comme il a pu le faire en Tunisie ou en Égypte lors du "Printemps arabe". Pas besoin de se connecter à Al Jazeera ou à Russia Today pour visionner les rares reportages sur l’évènement. Vous avez la possibilité de suivre en direct sur Twitter les commentaires des manifestants grâce au hashtag #OccupyWallStreet !
La révolution ne sera pas télévisée
Les réseaux sociaux et les sites de partage multimédia modifient les rapports de force entre autorités et opinion publique. Les vidéos d’arrestations intempestives (plus de 80 pour la seule journée du samedi 24 septembre) comptent ainsi des centaines de milliers de consultations sur Youtube. Aux manifestants d’ironiser alors sur "ce à quoi ressemble [leur] démocratie". Celle la même qui les contraint – en accord avec les nombreuses lois sécuritaires votées depuis 2001 – à manifester en mouvement perpétuel le jour (immobilisation interdite), et à dormir à la belle étoile la nuit (tentes ou bâches prohibées).
"The whole world is watching !" (Le monde entier regarde !), s’écrient-t-ils. Un cri relayé par l’équipe média du mouvement sur Livestream, et qui résonne comme un appel au soutien en direction de ces millions d’autres Américains ruinés par la crise de 2008. Des rassemblements sporadiques ont ainsi été signalés à travers le pays (Boston, Chicago, San Diego, Los Angeles…). En attendant #OccupyGlobal…
Pour en savoir plus : occupywallst.org / adbusters.org