Les scandales sanitaires n’en finissent plus dans l’empire du milieu. Dans la province de l’Anhui, une centrale électrique a pollué en décembre 2010 un village entier. Avec plus de cent enfants gravement contaminés, …
Une centaine d’enfants contaminés au plomb par une usine illégale
Les scandales sanitaires n’en finissent plus dans l’Empire du milieu. Dans la province de l’Anhui, une centrale électrique a pollué en décembre 2010 un village entier. Avec une centaine d'enfants gravement contaminés, les drames familiaux et sociaux se multiplient à cause, une fois de plus, de l’incurie des services administratifs.
Une alerte lancée
Le village s’appelle Gaohe et appartient au district de Huaining. Le 24 décembre, 3 enfants du district sont diagnostiqués comme étant contaminés au plomb. 200 autres enfants sont alors appelés à l’hôpital pour faire des examens. Cent d’entre eux ont une concentration de plomb dans le sang supérieure à la limite de 100 microgrammes par litre. Surtout, 28 enfants ont un taux de plomb supérieur à 250 microgrammes par litre. Un niveau défini comme 'empoisonnement léger' par l’OMS et qui nécessite une hospitalisation d’urgence.
La santé coûte trop cher pour les immigrés
Pourtant, seulement 24 enfants ont été hospitalisés. Où sont passés les autres ? Xiang Hongfen nous explique le problème. Venue de Guizhou avec son mari et ses deux enfants en début d’année pour travailler, elle a loué un minuscule appartement en face d’une centrale électrique. Quand elle a appris que ses enfants étaient contaminés, l’hôpital lui a réclamé le prix du traitement avant de commencer les opérations. 'Immigrée' d’une autre province, elle doit en effet payer pour le traitement de ses enfants, les autorités locales ne prenant en charge que leurs administrés… Financièrement incapable d’assumer cette charge, la famille attend à la maison, les parents anxieux pour la santé de leurs chérubins. Et bien entendu, les jours non travaillés que le couple prend pour veiller sur les malades, ne seront pas payés par l’employeur…
Usine illégale
Pourtant, le coupable à l’origine du problème est assez facile à repérer. La centrale de la société 'Borui électricité' est située de l’autre côté de la rue où la majorité des enfants contaminés habite. La centrale n’a jamais obtenu les permis environnementaux normalement nécessaires pour fonctionner. Mais ça ne l’empêche pas de tourner à plein régime depuis 2 ans. Qu’ont fait les autorités pendant ce temps ? Le service local de l’environnement a obtenu de stopper l’usine temporairement pour régler le problème, qui est qualifié d''incident mineur'. Mais fort est à parier qu’une fois les journalistes rentrés dans leurs rédactions respectives, tout repartira comme au bon vieux temps…