Un projet de réforme de la ley de tierras y desarrollo agrario (la loi sur les terres et le développement agricole) vient d’être approuvé par le Parlement. Il devrait permettre aux paysans de se réapproprier les terres qu’ils cultivent depuis toujours et de récupérer les terres délaissées par …
la révolution bolivarienne redistribue les terres
Un projet de réforme de la ley de tierras y desarrollo agrario (la loi sur les terres et le développement agricole) vient d’être approuvé par le Parlement. Il devrait permettre aux paysans de se réapproprier les terres qu’ils cultivent depuis toujours et de récupérer les terres délaissées par leurs propriétaires afin d’augmenter la production agricole.
L’Amérique Latine est le continent qui a connu le plus grand nombre de réformes agraires. Pourtant, c’est aujourd’hui la région du monde où les terres sont le plus inégalement réparties. Pas facile de se débarrasser de l’héritage de la colonisation espagnole et portugaise, qui durant des siècles a laissée les terres se concentrer entre les mains de quelques grands propriétaires et a permis l’émergence des latifundios, de grandes structures agraires atteignant parfois plusieurs dizaines de milliers d’hectares.
La nouvelle règlementation votée par l’Assemblée Nationale interdit les latifundios et condamne toute forme de métayage. Les terres récupérées seront redistribuées en priorité aux paysans qui les cultivent, ainsi qu’aux femmes qui font vivre leurs familles grâce aux travaux qu’elles effectuent dans les champs.
Mario Isea, député et président de la Comisión de Desarrollo Económico (la Commission de Développement Économique), estime que cette loi constitue l’une des plus importantes avancées de la révolution bolivarienne commencée en 1999. Il souligne que ce texte rend justice aux classes les plus vulnérables, tout en offrant des garanties juridiques au secteur privé pour la possession des terres, chaque fois que celle-ci peut être démontrée.
Pour lui, la sous-traitance, le métayage et les latifundios sont des réminiscences de l’esclavage et du féodalisme, des instruments grâce auxquels les propriétaires terriens se dispensent d’offrir aux ouvriers agricoles et aux paysans un salaire digne ou une sécurité sociale. Il ajoute que cette loi fournit à l’État une plate-forme juridique qui lui permettra de mener à bien une réforme agraire, dont l’objectif est d’augmenter la capacité de production de biens alimentaires du Vénézuela à moyen et long terme.
Le gouvernement vénézuélien a ainsi récupéré plus de 500 000 hectares de terres cultivables au cours de l’année 2009, dont il entend à présent améliorer la productivité.
Elías Jaua, vice-président de la nation, explique cependant que ce processus ne peut avoir lieu que lorsque l’illégalité de la possession des terres où leur non-exploitation a pu être démontrée.