Approuvée à une écrasante majorité par le parlement, une modification de la constitution rendra possible la création d’enclaves similaires à Hong-Kong à l’intérieur du pays. L’indépendance juridique et économique accordée …
Des villes autonomes ouvertes à l’économie de marché
Approuvée à une écrasante majorité par le parlement, une modification de la constitution rendra possible la création d’enclaves similaires à Hong-Kong à l’intérieur du pays. L’indépendance juridique et économique accordée à ces territoires a pour but d’encourager les investissements étrangers, afin de lutter contre la pauvreté.
J’invite mon peuple à rêver d’une vie dans un endroit idéal, sans délinquance, sur un territoire autonome, jouissant d’un meilleur système d’éducation et de santé.
C’est en ces termes que Porfirio Lobo, président du Honduras, a décrit le projet de 'villes modèles', soutenu par Paul Romer, économiste américain.
La première 'cité-État' devrait voir le jour quelque part en bordure de l’océan Atlantique, pour faciliter au maximum les échanges commerciaux, et occupera 1 000 km².
La modification de deux articles de la constitution hondurienne permettra à cette ville modèle de disposer de ses propres tribunaux et de voter ses propres lois, sous l’autorité d’un gouverneur nommé par le président. Les multinationales qui décideront de s’y installer obtiendront des concessions pour des périodes de vingt ans minimum et la ville pourra signer des accords commerciaux de manière indépendante.
Cette dérégulation devrait favoriser l’implantation d’industries de haute technologie, telles que des fabriques d’ordinateurs, de turbines d’avions, de voitures et de navires. Le président hondurien estime que les créations d’emplois générées par les villes modèles permettront de réduire considérablement la pauvreté, fléau dont souffrent 59% des huit millions d’habitants du Honduras, et qui pousse chaque jour des centaines d’entre eux à fuir leur pays.
Ces régions autonomes resteraient néanmoins dépendantes du gouvernement national pour toutes les questions liées à la souveraineté, à la défense, aux relations extérieures, aux élections et à la délivrance de documents d’identité et de passeports.
Cependant, ces restrictions sont loin d’être suffisantes pour convaincre l’opposition, qui dénonce une grave atteinte à la souveraineté nationale et refuse que des multinationales puissent venir dicter leur loi sur le territoire hondurien. L’ex-ambassadeur du Honduras en France, Max Velasquez Diaz, qualifie pour sa part le projet de 'monstrueux' et trouve inacceptable que les villes modèles puissent disposer de leur propre police ou signer des traités internationaux.