Depuis des mois, le débat fait rage autour de l’exploitation des ressources minières situées à proximité des glaciers, et divise profondément la classe politique argentine. L’opposition a finalement réussi à faire voter un texte accordant aux glaciers le statut de ressources stratégiques et imposant la protection des zones…
une loi pour protéger les glaciers
Depuis des mois, le débat fait rage autour de l’exploitation des ressources minières situées à proximité des glaciers, et divise profondément la classe politique argentine. L’opposition a finalement réussi à faire voter un texte accordant aux glaciers le statut de ressources stratégiques et imposant la protection des zones périglaciaires. La loi devra maintenant être approuvée par le Sénat.
En Argentine, la cordillère des Andes s’étire sur plus de 3 500 km et regorge de richesses de différentes natures. Son sous-sol contient notamment d’importantes réserves de métaux rares, comme l’or et l’uranium. Mais les montagnes sud-américaines abritent d’autres joyaux, qui pourraient bien se révéler tout aussi précieux au cours des années à venir. L’Argentine dispose en effet d’importantes réserves d’eau douce, sous forme d’immenses glaciers.
Face à la pollution générée par l’exploitation minière à grande échelle, en particulier au niveau des cours d’eau, des voix s’élèvent pour dénoncer ce type d’industrie et réclamer une meilleure règlementation.
L’opposition, grâce à l’appui d’une partie de la majorité, a fait voter par les députés mercredi 11 août un texte dans lequel les glaciers sont déclarés 'réserves stratégiques de ressources hydriques'. Toute exploration ou exploitation minière serait désormais interdite à l’intérieur des régions périglaciaires. Celles-ci englobent les zones de basse et moyenne montagne dont le sol est gelé, et qui agissent comme régulateurs de la ressource hydrique. L’initiative prévoit également d’obliger les exploitations existantes à mener à bien des études d’impact environnemental.
En Argentine, c’est aux provinces qu’il appartient d’autoriser et d’encadrer l’exploitation des mines de métaux. Beaucoup voient d’un mauvais œil cette nouvelle loi, qui viendra selon eux entraver le développement économique des régions. La polémique tourne notamment autour de la notion de zone périglaciaire, que plusieurs opposants au projet jugent trop vaste.
Pour les écologistes, il s’agit d’une victoire importante : seule une loi nationale peut garantir une protection efficace des glaciers face à la pression constante des lobbys de l’industrie.
À la demande des provinces minières, la présidente Cristina Fernández de Kirchner avait d’ailleurs appliqué son droit de veto lorsqu’un premier projet de loi similaire avait été présenté au parlement. Entre-temps, une partie de la majorité s’est ralliée au camp des défenseurs de la proposition, et malgré son hostilité au projet, la présidente a promis qu’elle promulguerait la loi si celle-ci était approuvée par le Sénat.