Le poisson-chat géant du Mékong, plus gros poisson-chat jamais pêché qui peut atteindre 300 kilos, est menacé par les projets de barrages sur le Mékong.
les centrales hydrauliques menacent le poisson-chat géant du Mékong
Le poisson-chat géant du Mékong, plus gros poisson-chat jamais pêché qui peut atteindre 300 kilos, est menacé par les projets de barrages sur le Mékong. Un rapport alarmant de WWF au Cambodge alerte la classe politique, qui se dit prête à réfléchir sur le sujet.
Le poisson-chat du Mékong remonte le bassin du fleuve pour se reproduire au nord de la Thaïlande. Si les barrages prévus au Laos et au Cambodge étaient réalisés, il serait impossible pour ces poissons pouvant mesurer la taille de la moitié d’un minibus de franchir ces barrières.
Un rapport de WWF en Asie du Sud-est a mis le problème sur la table. Le directeur de WWF au Cambodge, Teak Seng, explique ainsi les enjeux du problème.
Aucun barrage construit aujourd’hui ne peut permettre une migration de poissons aussi importante et diverse que celle que connaît le Mékong. Situé sur la partie aval du fleuve, le Cambodge est le pays qui a le plus à y perdre. Nous dépendons fortement de la pêche sauvage pour notre apport en protéines.
Il semblerait que le message ait été perçu par les autorités cambodgiennes. Bien que les officiels insistent sur l’importance des centrales hydroélectriques pour le développement économique, les réactions sont là. Long Korn, directeur du bureau d’inspection de la pêche sur le Mékong au ministère de l’agriculture, donne le ton.
Le gouvernement est conscient du fait qu’avec des barrages, le poisson-chat géant ne pourrait plus migrer vers ses zones de reproduction et serait ainsi menacé d’extinction. Un atelier est prévu cette semaine au ministère pour délibérer sur cette question.
Des études réalisées par la commission du Mékong (Mekong River Commission, MRC), montrent que la construction d’un barrage aurait des conséquences néfastes sur la population de poissons-chats géants, alors que trois barrages mèneraient à l’extinction totale de l’espèce. Problème, ce sont 11 barrages qui sont prévus sur le bas Mekong. Et la prise de conscience du Cambodge ne suffira pas, puisque le Laos, le Vietnam et la Thaïlande ont aussi leurs projets.