Chaque année, la pollution atmosphérique serait responsable de la mort prématurée de quelques 5,5 millions d'individus sur Terre. Et la moitié de ces décès se produirait en Inde et en Chine, pays particulièrement touchés par la pollution de l'air. Ce sont les conclusions d'une étude présentée le 12 février dernier au cours du congrès de l'American Associaion for the advancement of Science, à Washington.
En raison de l'activité humaine fortement émettrice de CO2 (combustion des énergies fossiles dans les centrales thermiques, le transport, l'industrie...), l'impact de l'environnement sur la santé humaine est aujourd'hui devenue une préoccupation majeure pour la communauté scientifique. La pollution de l'air aux particules fines serait devenue le quatrième plus important facteur de mortalité dans le monde. Et de loin la première cause environnementale de maladie.
Le comité scientifique à la base de cette étude (composé de scientifiques américains, canadiens, chinois et indiens) affirme en effet que la pollution de l'air contribue au développement des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, du cancer du poumon, de la bronchite, de l'emphysème et des infections aiguës.
Au cours de l'année 2013, la contamination de l'air aurait causé la mort de 5,5 millions de personnes sur la Planète Bleue. La Chine et l'Inde, deux des plus importantes économies émergentes, regroupent d'ailleurs 55% de ces décès : la pollution aurait en effet entrainée la mort de 1,4 millions de personnes sur le sous-continent indien et de 1,6 millions dans l'Empire du Milieu.
"Actuellement, la pollution de l’air à Pékin et New Delhi dépasse certains jours les 300 microgrammes de particules fines par mètre cube d’air, soit huit à dix fois la limite estimée nécessaire pour que la population puisse préserver des poumons et un système cardiovasculaire en bonne santé", explique notamment Dan Greenbaum, le président du Health Effects Institute de Boston.
La combustion du charbon, énergie fossile fortement émettrice de gaz à effet de serre, serait à elle seule responsable de la mort de 366.000 personnes en Chine. La pollution de l'air est un véritable problème de société dans l'Empire du milieu. Pour y remédier, le gouvernement chinois s'est engagé à réduire de manière conséquente ses émissions de CO2. Car sans mesures radicales, le nombre de décès pourrait croitre de 990.000 et 1,3 million d'ici 2030.
De son côté, la nation de Gandhi doit la piètre qualité de son air à la combustion de charbon (présent en grande quantité dans son sous-sol) mais également à la combustion de bois et autres biomasses dans les habitations et à la combustion des déchets dans les exploitations agricoles.