Le grisou, à l’origine de nombreux accidents dans les mines chinoises, peut être valorisé. Jusqu’à présent, la récupération de ce gaz constitué essentiellement de méthane était intéressante seulement lorsque sa concentration était élevée. Mais les avancées technologiques d’une société de la province du Shandong …
des progrès considérables dans la récupération du méthane des mines de charbon
Le grisou, à l’origine de nombreux accidents dans les mines chinoises, peut être valorisé. Jusqu’à présent, la récupération de ce gaz constitué essentiellement de méthane était intéressante seulement lorsque sa concentration était élevée. Mais les avancées technologiques d’une société de la province du Shandong changent la donne.
Les ressources de méthane des gisements houillers chinois se montent à 36 800 milliards de mètres cubes. Depuis l’an 2000, la société Shengdong maîtrise et commercialise une technologie permettant de produire de l’électricité à partir de ce gaz quand il est concentré à 30%. A partir de 2005, la même société a proposé une solution pour des concentrations comprises entre 6% et 15%.
Malheureusement, la grande majorité du grisou relâché dans l’atmosphère a des concentrations basses, autour de 0,75%. 80% des rejets de méthane générés par les mines chinoises se font sous forme de 'méthane d’air de ventilation' (VAM, Ventilation Air Methane). C’est le nom donné au grisou à basse concentration. La valorisation du VAM n’était jusqu’à récemment pas économique. Il fallait en effet d’abord le concentrer avant de l’exploiter, dans un bilan énergétique négatif.
La même société Shengdong a lancé un programme de recherche sur la valorisation du VAM en 2008, avec des résultats très probants. En oxydant les sources de VAM, les équipes de recherche ont réussi à rendre la combustion du gaz résultant avantageuse en termes énergétique. Elles ont ainsi réalisé une unité expérimentale pouvant traiter 60 000 mètres cubes de VAM par heure. Début juillet, les performances de cette unité ont été louées par une équipe mise en place par les services scientifiques nationaux.
Grâce à ce coup de pouce de l’administration, Shengdong va pouvoir établir les premières unités de valorisation du méthane. La société exploitante de la mine de Dafosi a ainsi investi plus de 86 millions de yuans (environ 10 millions d’euros) dans cette technologie. 10 unités de récupération de 60 000 m3 par heure vont être installées, permettant la génération de 8 MW d’électricité. Cette installation permettra surtout le non-rejet dans l’atmosphère de grandes quantités de méthane, gaz à effet de serre bien plus nocif que le CO2. Ce projet recevra des crédits carbone correspondant à l’économie réalisée.
Récupérer le grisou, c’est diminuer le risque d’accidents, éviter le rejet de méthane dans l’atmosphère et enfin générer de l’électricité propre. Une généralisation de la technologie à toutes les mines chinoises serait la bienvenue !
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