Le mois de janvier 2025 a été chaud, très chaud. Avec une moyenne de 13,23 °C, ce mois est devenu le plus chaud janvier jamais enregistré dans le monde, surpassant les normes préindustrielles de 1,75 °C. Ce record intervient malgré le début de La Niña, un phénomène censé apporter un rafraîchissement temporaire.
Climat : janvier 2025 a été le mois le plus chaud jamais observé dans le monde
Une chaleur persistante malgré La Niña
Contre toute attente, le phénomène La Niña n'a pas suffi à freiner la montée des températures. Selon Samantha Burgess, directrice adjointe du service changement climatique de Copernicus, bien que La Niña soit active dans le Pacifique tropical, son effet refroidissant escompté n'a pas été observé sur les températures mondiales ce mois-ci. « Janvier 2025 est un autre mois surprenant, poursuivant les températures record observées au cours des deux dernières années, malgré le développement des conditions La Niña dans le Pacifique tropical et leur effet de refroidissement temporaire sur les températures mondiales » a-t-elle indiqué dans son bulletin mensuel publié jeudi 6 février et repris parLe Monde.
Julien Nicolas, climatologue chez Copernicus, a également souligné l'absence d'impact réellement visible de La Niña sur le climat mondial en janvier. Les observations montrent un ralentissement possible dans la progression vers des conditions typiques de La Niña, ce qui pourrait expliquer la persistance des températures élevées.
Les conséquences du réchauffement continu
Janvier 2025 s'inscrit comme le dix-huitième mois consécutif où la température moyenne de l'air à la surface du globe a dépassé de plus de 1,5 °C le niveau préindustriel. Cela suggère un réchauffement bien au-delà du seuil de +1,5 °C visé par l'accord de Paris, une situation préoccupante qui nous dirige vers une accélération du changement climatique plus prononcée que celle envisagée.
Les projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indiquent que le seuil symbolique de 1,5 °C pourrait être atteint entre 2030 et 2035. Cela se produira indépendamment des variations futures des émissions de gaz à effet de serre, qui sont actuellement proches de leur pic.
Les mers, des thermomètres globaux
Les mers sont essentielles dans la régulation du climat global, couvrant plus de 70 % de la surface terrestre. Le maintien de températures élevées des eaux océaniques est un indicateur clé du réchauffement prolongé. Les mers, en absorbant une quantité de chaleur atmosphérique, contribuent également à atténuer les variations extrêmes de température à court terme, bien que cet effet tampon soit de plus en plus compromis par la régularité des hausses de température.
L'impact du réchauffement se fait également sentir en Arctique, où la banquise a atteint en janvier 2025 son niveau le plus bas pour un mois de janvier, égalant presque les records de 2018. Cette réduction de la banquise reflète les anomalies thermiques extrêmes de la région.