La plus grande plateforme pétrolière chinoise, dans le golfe de Bohai, a été victime de deux fuites. La pollution a commencé début juin, mais même si les autorités semblent avoir été prévenues, rien n’a filtré dans les médias jusqu’à début juillet…
Des fuites de pétrole en haute mer cachées pendant un mois
La plus grande plateforme pétrolière chinoise, dans le golfe de Bohai, a été victime de deux fuites. La pollution a commencé début juin, mais même si les autorités semblent avoir été prévenues, rien n’a filtré dans les médias jusqu’à début juillet…
La plateforme exploitée par la major américaine Conoco Phillips et la société d’état China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) aurait commencé à perdre du brut en deux endroits différents dès les premiers jours de juin. Le 4 juin, la CNOOC aurait averti le bureau national des affaires maritimes. Pourtant, rien n’a filtré sinon des rumeurs sur les sites de microblogging à partir de fin juin.
Si l’efficacité des services de censure des médias impressionne encore une fois, ce n’est pas pour autant une bonne nouvelle. Car les populations des rives de la baie de Bohai n’ont pas pu se préparer aux conséquences de la catastrophe.
Ampleur inconnue
Étrangement, c’est seulement le 5 juillet que le bureau national des affaires maritimes a organisé une conférence de presse pour déclarer que la ‘marée noire en baie de Bohai’, dont personne n’était supposé connaître l’existence, était « terminée ». Et que 840 kilomètres carrés de surface maritime avaient été pollués… Alors que la veille, la CNOOC avait rassuré en déclarant qu’il s’agissait d’un incident mineur qui avait relâché une nappe de pétrole d’à peine 200 mètres de long…
Une fois passée la frustration de n’être avertis qu’après coup, les médias chinois se sont plongés sur les conséquences. Et ce qui fait couler le plus d’encre en ce moment, c’est l’amende que risquent les exploitants. Une amende ridicule en comparaison de l’ampleur de la fuite…
Amende minime
En effet, selon la ‘loi sur la protection des l’environnement maritime’, Conoco Phillips et la CNOOC ne risquent qu’une amende maximum de 200 000 yuans (environ 21 000 euros). Une bagatelle. Selon les commentateurs, ce déséquilibre entre les conséquences pour l’environnement et la punition ont l’effet pervers ‘d’encourager’ l’industrie à être irresponsable et non durable.
Mais heureusement, vue la furie des médias qui crient au scandale, on peut penser que la justice chinoise, fortement influençable par le pouvoir, saura trouver un prétexte pour faire payer plus convenablement les auteurs de la marée noire.