Une modification des normes de construction permettra aux infrastructures routières d’affronter les phénomènes météorologiques toujours plus violents que connaît la région. Les dernières pluies ont conduit à la destruction de 46 ponts et à la mort de 120 personnes.
Des ponts blindés pour résister aux aléas climatiques
Une modification des normes de construction permettra aux infrastructures routières d’affronter les phénomènes météorologiques toujours plus violents que connaît la région. Les dernières pluies ont conduit à la destruction de 46 ponts et à la mort de 120 personnes.
L’intensité inhabituelle de la dernière saison des pluies, que de nombreux spécialistes attribuent au réchauffement planétaire, a eu des conséquences catastrophiques pour l’Amérique centrale. Au niveau humain tout d’abord, avec plus de cent morts et des centaines de milliers de sinistrés, mais aussi au niveau matériel. Les crues et les inondations ont emporté 46 ponts sur leur passage et dévasté plusieurs centaines de kilomètres de route. Des destructions qui viennent compliquer une situation déjà difficile.
"Ces infrastructures nous permettent de communiquer avec les zones sinistrées, notamment pour protéger des vies en acheminant des ressources humaines et de la nourriture", affirme Iván Morales, directeur du Centre de coordination pour la prévention des catastrophes naturelles en Amérique centrale (CEPREDENAC). L’expert explique qu’en cas d’urgence, même lorsque les hélicoptères ne peuvent décoller en raison du mauvais temps, les ponts et les routes sont cruciaux. Le spécialiste ajoute :
Nous devons protéger les ponts déjà construits et appliquer des normes qui orienteront les constructions futures, c'est-à-dire un blindage des infrastructures routières.
Activités bloquées
La destruction de ces édifices clés a par ailleurs d’importantes répercussion économiques, et bloque régulièrement le commerce dans la région. C’est le cas avec le pont Arce, reliant le Salvador au Guatemala, que la crue du fleuve Paz a emporté pour la deuxième fois en deux ans. Un récent sommet entre chefs d’État centraméricains a été l’occasion pour le président du Salvador, Mauricio Funes, de souligner la nécessité de faire évoluer les techniques de construction :
Autrefois, les infrastructures endommagées étaient reconstruites sans prendre en compte la gestion intégrale du risque.
Le CEPREDENAC et le Secrétariat à l'intégration économique centraméricaine (SIECA) ont créé pour cela un manuel de gestion des risques pour les ponts, prenant en compte, outre les aspects techniques, des composantes "bioclimatiques" liées aux niveaux de précipitations, aux courants, à la géologie et à l'érosion, dans le contexte du changement climatique.
Selon un rapport de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), les 11 derniers évènements hydrométéorologiques de la région ont occasionné des pertes dans le secteur des communications et des transports évaluées à 1180 millions de dollars [873 millions d’euros].