Face à une menace invisible mais persistante, des villes comme Paris, Lyon et Bordeaux prennent position pour une action immédiate contre les polluants perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés (PFAS), surnommés « polluants éternels ». Ces substances, dangereuses pour la santé et l’environnement, sont au cœur d’une mobilisation sans précédent des gestionnaires de l’eau potable. Ceux-ci appellent à un renforcement de la législation pour endiguer cette crise sanitaire grandissante.
Eaux sous haute surveillance : les villes françaises mobilisées contre la pollution par les PFAS
Par Stéphanie Haerts
Modifié le 19 février 2025 à 13 h 30
La menace des PFAS : un danger pour la santé et l'environnement
Les PFAS, présents dans de nombreux produits de consommation courante, s'infiltrent dans les écosystèmes, contaminant eau, sol et air. Depuis des années, des rapports scientifiques tirent la sonnette d'alarme sur leur présence à grande échelle et les risques associés. Ces composés chimiques, résistants à la dégradation, posent un problème majeur de santé publique. Les effets néfastes incluent des risques importants de cancers, troubles thyroïdiens et déséquilibres hormonaux, avec une nouvelle étude soulignant leurs conséquences néfastes sur le placenta et le développement fœtal. « Le placenta est un organe essentiel pendant la grossesse qui fait le lien entre la mère et le fœtus et permet, entre autres, les échanges de gaz et de nutriments », explique Claire Philippat, co-dernière autrice de l’étude et chercheuse à l’Inserm.
« Selon de précédentes études, les dérégulations dans les échanges fœto-maternels seraient associés aux retards de croissance intra-utérins et au développement de la prééclampsie », a indiqué Nadia Alfaidy, directrice de recherche à l’Inserm et co-dernière autrice de cette étude. La présence de ces substances dans l'eau du robinet a été spécifiquement signalée par des associations de consommateurs comme Générations futures et UFC Que Choisir. Des analyses révèlent des taux de TFA, un dérivé des PFAS, préoccupants dans plusieurs communes françaises.
Des procédés coûteux pour éliminer les PFAS
Les conséquences économiques de la pollution par les PFAS sont énormes. Les responsables de la purification de l'eau potable témoignent d'une augmentation des traitements nécessaires pour éliminer ces substances nocives. Ces procédés, sophistiqués et coûteux, imposent des dépenses supplémentaires chiffrées en millions d'euros, pesant lourdement sur les finances publiques et, par extension, sur le contribuable.
Il devient impératif que les géants de l'industrie chimique, principaux responsables de cette pollution, contribuent financièrement à la dépollution des ressources naturelles qu'ils ont détériorées. Ce principe de « pollueur-payeur » est essentiel pour alléger le fardeau des collectivités et assurer une gestion durable de l'eau, tout en incitant les industries à adopter des pratiques plus respectueuses de l'environnement.