Pour plaire aux agriculteurs, l’UE conserve les pesticides

Par paolo garoscio Publié le 6 février 2024 à 16 h 53
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Dans un contexte de tensions croissantes entre les exigences environnementales et les besoins économiques des agriculteurs, la Commission européenne a pris une décision majeure qui marque un tournant dans la politique agricole de l'Union européenne. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, dans un discours devant le Parlement de Bruxelles, a annoncé le retrait d'un projet législatif phare du Pact Vert européen qui visait à réduire de moitié l'usage des pesticides dans l'agriculture. 

L'UE rétropédale sur les pesticides

L'initiative de l'UE visait initialement à réduire de moitié l'usage des pesticides pour faire advenir une agriculture plus durable en limitant leurs impacts sur l'environnement et la santé publique. Toutefois, face à la colère des agriculteurs et à leurs manifestations au quatre coins des pays membres, la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a souligné que « la proposition était devenue un symbole de polarisation », la poussant ainsi à son abandon. « La Commission a proposé le règlement SUR dans le but louable de réduire les risques des produits phytopharmaceutiques. (...) Elle a été rejetée par le Parlement européen. Il n'y a plus de progrès non plus au Conseil. C'est pourquoi je proposerai au collège [des commissaires européens] de retirer cette proposition », a-t-elle expliqué.

L'enjeu pour l'Europe est désormais de trouver une voie qui permette d'atteindre les objectifs de durabilité sans nuire à la productivité agricole. Ursula von der Leyen a souligné l'importance d'un dialogue inclusif et d'une approche rénovée pour surmonter la polarisation actuelle. « Pour avancer, davantage de dialogue et une approche différente sont nécessaires. Sur cette base, la Commission pourrait faire une nouvelle proposition beaucoup plus mûre, avec la participation des parties prenantes », a-t-elle affirmé, envisageant une politique agricole qui réconcilie les exigences environnementales avec les réalités économiques des agriculteurs.

Le plan Ecophyto aussi suspendu en France

La suspension du plan Ecophyto, propre à la France celui-ci, prévoyait également de réduire de moitié les pesticides en France d'ici à 2030. Le plan Ecophyto repose sur plusieurs piliers, dont la recherche et le développement de méthodes alternatives de gestion des cultures, la formation des agriculteurs aux pratiques agricoles durables, et le suivi et la réduction des risques liés à l'utilisation des pesticides. Malgré ces intentions louables, le plan s'est heurté à de nombreux obstacles, notamment la résistance d'une partie du secteur agricole préoccupée par les impacts potentiels sur les rendements et la rentabilité.

Le mouvement des agriculteurs en colère a ainsi obtenu du gouvernement qu'il soit mis l'arrêt, comme l'a annoncée le 1ᵉʳ février 2024 Gabriel Attal.  Il ne s'agit pour autant pas d'un abandon, mais bien d'un moratoire dont le but est de relancer le dialogue avec le monde agricole afin de trouver des solutions qui puissent répondre à leurs attentes conjointement aux objectifs environnementaux. Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, a d'ailleurs justifié mit l'accent sur la nécessité de reconsidérer certains aspects du plan pour le rendre plus pragmatique et réalisable.

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