L’élevage animal industriel fait encore parler de lui… en mal ! Au pays du sombrero, des substances médicamenteuses interdites sont régulièrement détectées dans la viande bovine et la volaille. Au menu : fajitas à l’arsenic et burritos au clenbuterol.
Gare aux viandes empoisonnées !
Est-il devenu dangereux de consommer de la viande mexicaine ? De nouveaux scandales concernant la présence d’anabolisants et de médicaments interdits dans la viande bovine et la volaille jettent une fois encore le discrédit sur les pratiques de l’élevage animal industriel.
Alors que les prix des matières premières et des denrées alimentaires atteignent des sommets historiques, l’optimisation des méthodes de production agricole apparaît plus nécessaire que jamais. Cette course au rendement semble cependant faire oublier à certains gouvernements leurs responsabilités les plus élémentaires en matière de contrôle sanitaire, sur des produits qui peuvent s’avérer à haut risque pour les consommateurs.
Il n'est pas rare, par exemple, de retrouver dans la viande de bœuf mexicaine de fortes quantités de clenbuterol. Un anabolisant pourtant interdit à l'usage humain en raison de ses effets négatifs sur notre santé.
Les éleveurs mexicains l'utilisent néanmoins pour accélérer la croissance des porcs, des vaches et de la volaille. Décongestionnant et bronchodilatateur prescrit pour les maladies respiratoires, cette substance augmente également le développement des tissus musculaires.
Le hic, c’est que le clenbuterol a une fâcheuse tendance à s’accumuler dans les tissus, en particulier dans le foie. A tel point qu’il est possible de dépasser les doses maximales indiquées pour ce médicament simplement en consommant de la viande contaminée.
C’est ainsi qu’en 2002, plus de 100 personnes sont tombées malades dans l’état de Jalisco après avoir mangé du foie de bœuf. Depuis ce premier scandale, 807 cas de contamination humaine ont été recensés. Début juin 2011, lors d’un tournoi de football international, cinq joueurs mexicains ont été contrôlés positifs au clenbuterol. A priori à cause de leur alimentation également.
Poulet à l'arsenic
De son côté, la filière de la volaille est confrontée à un scandale similaire dû à la présence d’arsenic dans le fumier de fientes de poules pondeuses. Leur origine ? Des sels d’arsenic mélangés à l’alimentation des poules pour lutter contre la coccidiose, une maladie parasitaire provoquant un retard de croissance.
Non toxiques sous leur forme médicamenteuse, ces sels provoquent une légère accumulation d’arsenic dans les muscles des volailles. Cependant, le problème vient surtout de l’utilisation du fumier.
Celui-ci sert en effet de fertilisant mais termine généralement dans les nappes phréatiques, entraînant une importante pollution de l’eau à l’arsenic. Et lorsqu’il n’est pas transformé en engrais, il sert à nourrir... des vaches !
Les chercheurs redoutent les effets provoqués par l’accumulation de tous ces poisons dans l’organisme et appellent les autorités à créer un programme de traçabilité à tous les niveaux de la production. Soit le seul mécanisme capable de mettre un terme à ces pratiques clandestines, qui perdurent malgré les scandales.