Avec un engagement croissant pour les énergies renouvelables, TotalEnergies, via sa nouvelle entité TE H2, prévoit un projet d’envergure pour la production d’hydrogène vert en Tunisie. Ce projet vise non seulement à réduire l’empreinte carbone de l’entreprise mais également à fournir une source d’énergie propre à l’Europe.
Hydrogène Vert : TotalEnergies lance un énorme projet en Tunisie
Une route vers l'Europe pour l’hydrogène vert
TotalEnergies a conclu un accord avec la Tunisie pour développer un corridor d'hydrogène vert, baptisé H2 Notos. Le projet initial prévoit la production de 200 000 tonnes d'hydrogène par an dans le sud de la Tunisie, avec une perspective d'expansion à 1 million de tonnes. La construction d'infrastructures solaires et éoliennes est prévue pour alimenter cette production, utilisant de l'eau de mer dessalée.
L'hydrogène produit sera transporté via un hydrogénoduc construit spécifiquement jusqu'à la côte tunisienne, puis vers l'Europe à travers le SoutH2 Corridor, connectant l'Afrique du Nord à des pays clés comme l'Italie, l'Autriche et l'Allemagne. Ce pipeline, prévu pour être opérationnel en 2030, représente une avancée majeure dans le transport de l'hydrogène.
De nombreux défis techniques
Malgré l'ambition, TotalEnergies reste prudent dans sa stratégie d'expansion dans l'hydrogène vert. Les défis antérieurs rencontrés dans des projets similaires, tels que Masshylia en France et un projet abandonné à Oman pour des raisons économiques, montrent que la société est consciente des risques liés à de tels investissements massifs. Le coût élevé de production et de transport est un obstacle, mais le projet tunisien pourrait devenir un modèle de développement durable.
La réussite de ce projet nécessitera de surmonter des défis techniques et financiers considérables. Selon David Corchia, directeur de TE H2, interrogé par L'Usine Nouvelle, une décision d'investissement ne sera prise qu'en 2028, après des études approfondies et des négociations avec des acheteurs potentiels, notamment en Allemagne. Ce projet pourrait coûter plusieurs milliards de dollars, mais il est vu comme une pièce centrale dans la transition énergétique de TotalEnergies vers des sources plus propres.