Face à la réduction des fonds alloués à la transition écologique dans le projet de budget 2025, Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, tire la sonnette d’alarme : ignorer le changement climatique pourrait se révéler beaucoup plus coûteux que d’investir dans des mesures de prévention. Est-ce vraiment cinq fois plus onéreux de négliger les actions en faveur du climat ?
Pourquoi l’inaction climatique pourrait coûter très cher ?
Climat : ne rien faire coûte beaucoup
Marine Tondelier a souligné sur TF1, jeudi 23 janvier 2025, que les coupes dans le budget de l'écologie pourraient engendrer des dépenses bien plus importantes à l'avenir. Selon elle, chaque euro non investi aujourd'hui pourrait coûter cinq euros dans le futur, en raison des dégâts environnementaux aggravés et des mesures d'urgence qui deviendront nécessaires.
Le rapport Stern, publié en 2006, a été une des premières études majeures affirmant que l'investissement préventif dans le climat pourrait largement diminuer les coûts associés au réchauffement global. Le rapport suggérait que ne rien faire pourrait coûter annuellement jusqu'à 5% du PIB mondial, tandis qu'une action proactive ne coûterait que 1%. « L'étude estime que si nous ne faisons rien, les coûts et les risques globaux du changement climatique provoqueront l'équivalent d'une perte d'au moins 5% du PIB mondial chaque année, maintenant et pour toujours. Si l'on prend en compte des risques et des impacts encore plus larges [en chiffrant les pertes de vies humaines, l'impact plus lourd dans les pays pauvres notamment], l'estimation des dommages grimpe à 20% du PIB ou plus », a calculé le rapport (en anglais), dans des propos partagés par Francetvinfo.
Des conséquences plus graves que prévu
Depuis le rapport Stern, les études ont continué à affiner les coûts du changement climatique. Nicholas Stern lui-même a revu ses estimations en 2013, affirmant que les conséquences du réchauffement climatique étaient plus rapides et plus graves que prévu, une position rapportée par The Guardian sous le titre évocateur : « Je me suis trompé, c'est bien pire ». Avant d'ajouter : « En regardant en arrière, j'ai sous-estimé les risques. Il semble que la planète et l'atmosphère absorbent moins de carbone que ce que nous avions prévu, et les émissions augmentent assez fortement. Certains des effets se manifestent plus rapidement que ce que nous pensions à l'époque ».
En 2024, une étude de l'Institut allemand de recherche sur l'impact climatique de Potsdam a révélé que le coût des émissions passées seraient probablement six fois supérieurs à ceux de l'action d'ici 2050. Ces découvertes renforcent l'argument en faveur d'investissements immédiats et robustes dans les technologies et politiques écologiques.
Réduire les dépenses, un choix contesté par Marine Tondelier
Le projet de budget 2025 propose des réductions dans les dépenses environnementales, un choix que Marine Tondelier et d'autres militants écologistes contestent vigoureusement, arguant que cela coûtera finalement plus cher à l'économie et à la société.
La nécessité d'une stratégie climatique globale et bien financée est plus pressante que jamais. Les experts suggèrent que sans une action immédiate, les coûts futurs pourraient déstabiliser des économies entières, surtout dans les pays les plus vulnérables au changement climatique.