Dis-moi comment tu te loges, je te dirai si tu pollues. Selon la ministre du Logement, Krista Kiuru, ce sont des mesures de contrôle au niveau urbain qui doivent favoriser les projets de construction à faible impact environnemental.
La ministre du Logement prend des mesures contre le changement climatique
Dis-moi comment tu te loges, je te dirai si tu pollues. Sujet désormais incontournable en Finlande, l’impact environnemental de la construction est au cœur des débats. Selon la ministre du Logement, Krista Kiuru, ce sont des mesures de contrôle au niveau urbain qui doivent favoriser les projets de construction à faible impact environnemental.
Si on fournit aux professionnels des informations et des outils pour évaluer et développer l’efficacité environnementale de nouveaux matériaux, on pourra agir directement sur la manière dont on construit. Telle est la conclusion d’un rapport publié par l’Institut finlandais de l’Environnement, qui vient appuyer les nouvelles orientations du gouvernement en matière de construction. Lutter contre le changement climatique passe nécessairement par un contrôle des méthodes et des moyens.
En effet, les conséquences climatiques du bâtiment représentent un tiers de l’impact total : 40% de l’énergie consommée en Finlande provient des bâtiments. Le développement du parc de logements et l’utilisation de l’énergie ont un effet considérable sur la consommation énergétique globale, les émissions de gaz à effet de serre et les objectifs climatiques en Finlande. Mais construire dans une optique d’efficacité énergétique n’est pas une mince affaire dans un pays comme la Finlande, reconnaît le Pr. Jyri Seppälä, de l’Institut finlandais de l’Environnement :
Dans le bâtiment aussi, il faudrait avoir des écolabels, pour que le public soit en mesure de déterminer l’efficacité énergétique des bâtiments. Facile à planifier, la mise en œuvre des éco-constructions exige à la fois beaucoup de qualité et une nouvelle façon de penser de la part des constructeurs, des architectes et des maîtres d’ouvrage.
Qu’il s’agisse de l’habitat neuf ou ancien, le choix des matériaux et des produits de construction, l’architecture, ou encore la préférence pour le renouvelable dans la production d’énergie, sont des paramètres dont il faut tenir particulièrement compte pour limiter l’empreinte carbone des bâtiments.
Le bois privilégié
Réduire la consommation énergétique des bâtiments existants sera la première mesure prise, dans l’optique de baisser les émissions et de limiter les nuisances de la construction sur l’environnement. Du point de vue du cycle de vie des matériaux, le bois devance largement le béton ou l’acier. Le Pr. Seppälä souligne :
Le bois cumule de nombreux atouts : il est peu cher, sa production génère peu d’émissions de CO², et de par sa structure il est capable de stocker du carbone pendant des années.
Mais il faut que le bois soit capable de remplacer les autres matériaux avec le même niveau de qualité et de fonctionnalité, et qu’on obtienne une consommation d’énergie comparable. L’approche "cycle de vie", qui consiste à tenir compte de l’ensemble des répercussions d’une construction sur son milieu, est en train de se généraliser dans l’industrie du bâtiment. Conséquence de cette orientation, selon le Pr. Seppälä :
S’ils disposent de meilleurs outils et de meilleures méthodes d’évaluation, les concepteurs pourront déterminer l’impact environnemental de leurs projets en amont, pendant la phase de planification.