Sécheresses, inondations, changement climatique… Des émissions radios en langue quechua et aymara viennent rompre l’isolement des communautés andines les plus reculées. Elles parlent pratiques agricoles…
La radio, alliée du développement rural
Sécheresses, inondations, changement climatique… Des émissions radios en langue quechua et aymara viennent rompre l’isolement des communautés andines les plus reculées. Elles expliquent comment améliorer les pratiques agricoles pour faire face aux urgences.
Ni la radio ni la télévision ne pourront changer la manière de penser des communautés alto-andines, ni leur forme de vie traditionnelle.
Carlos Rivadeneyra, de l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), est catégorique. En revanche, ces médias permettent la diffusion d’informations essentielles lorsque qu'il s'agit d’affronter des situations difficiles ou d’adapter le mode de production agricole au changement climatique.
Depuis 2006, l’AMARC, l’Association latino-américaine d’éducation radiophonique (ALER) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) travaillent main dans la main dans plusieurs pays d’Amérique latine. Afin que la communication fasse partie intégrante des politiques de développement rural.
Ce partenariat a donné naissance à l’initiative Onda Rural et à la création au Pérou de plusieurs radios opérant dans les régions de Puno, de Cusco et d'Arequipa. Généralement, les programmes s’inscrivent dans le cadre des activités de la FAO concernant les situations d’urgence agricole dues aux inondations, aux gelées ou à la sécheresse.
Des émissions en quechua et aymara
Les émissions sont diffusées non seulement en espagnol, mais également en quechua et en aymara, les deux langues les plus parlées dans ces régions situées à plus de 3 400 mètres d’altitude. Souvent participatives, elles offrent la possibilité aux paysans de s’exprimer et de partager leurs expériences et leurs connaissances. D’autres programmes se présentent sous forme de contes d'une quinzaine de minutes et sont destinés aux écoles rurales. Ils abordent des thèmes liés à l'écologie, à travers la préservation des connaissances ancestrales des communautés andines.
Pour Juan Sotomayor, responsable de la radio Pachamama 850 AM, ces émissions constituent également un outil fondamental pour faire prendre conscience à ces populations de l’importance des politiques nationales et de leurs conséquences au niveau local. Sur Pachamama, 80% du contenu diffusé est à caractère éducatif et destiné aux populations rurales. La radio couvre toute la région de Puno et le direct est également disponible sur internet.
Malgré l’importance de ces programmes pour les populations de la cordillère, l’absence de financements publics remet souvent en question leur existence. La FAO apporte en effet des fonds de manière ponctuelle, le plus souvent dans les situations d’urgence. Depuis 2010, ces initiatives sont néanmoins intégrées au sein de projets de développement pris en charge par les autorités locales, afin d’assurer leur pérennité.