La présidente du parti du congrès Sonia Gandhi a proposé d’étendre la couverture de subventions sur les denrées alimentaires à 2/3 de la population. Un plan qui pourrait coûter 720 milliards de roupies aux caisses de l’état, approuvé en principe par le premier ministre.
Manmohan Singh, en route pour le Japon à bord de Air India One, a déclaré aux journalistes présents que la proposition était intéressante.
Ces recommandations doivent être prises au sérieux. Le gouvernement va les évaluer avec soin. Dès que je rentre en Inde, je les étudierai personnellement.
De quoi s’agit-il ?
Du plus important dispositif au monde d’aide alimentaire pour les familles modestes. Le National Advisory Council (NAC) présidé par Gandhi et chargé d’exécuter le programme de la coalition au pouvoir, a des plans grandioses. Les bénéficiaires seraient répartis en deux catégories 'prioritaire' et 'générale'. La première se verrait garantir 35 kilogrammes de céréales par mois à des prix subventionnés (par exemple 2 roupies - 3 centimes d’euro - par kilo de farine de blé). La seconde bénéficierait de 20 kilos mensuels à un prix ne pouvant dépasser de 50% le seuil de la catégorie prioritaire.
L'avis des experts
Même si la majorité de la population se réjouit, bien des experts mettent en doute la viabilité de ces propositions. Au ministère de l’agriculture, on se rebiffe :
Ce sera difficile de produire en quantité suffisante pour assurer ces seuils. Le secteur privé agroalimentaire risque de faire les frais de ces idées.
Pour les économistes, c’est le poids que le dispositif ferait peser sur les finances du pays qui inquiète. Une note de recherche de la Deutsche Bank écrit ainsi :
L’impact de ces subventions va faire pression sur la position fiscale du pays.
C’est que le coût du projet est gigantesque : 720 milliards de roupies (11,65 milliards d’euros), soit 1% du PIB du sous-continent !