La première question à se poser est de savoir si l’agriculture de proximité peut assurer l’autosuffisance alimentaire dans les villes?
Selon Markéta Supkova, consultante en Développement Durable spécialiste de l'autonomie alimentaire des villes:
Les initiatives locales comme l’agriculture urbaine et périurbaine, ne sont pas en mesure de pouvoir assurer la sécurité alimentaire d’une population si nombreuse. Ils permettent par contre de nous interroger sur l’urgence de la relocalisation de nos systèmes alimentaires vers plus de production locale et de qualité.
Les espaces cultivés, sur terre ou sur les toits, sont des solutions pour 1% des habitants, tout au plus. Comme le souligne Julien Custot, expert à la FAO du programme 'Des aliments pour les villes' ;
Il faut mettre la question de l’alimentation des populations urbaines au cœur de l’agenda politique. Nous voyons en effet, dans tous les pays, les problèmes liés à une absence de politique globale.
En Finlande par exemple, bien que les produits locaux aient le vent en poupe, en raison de l’hégémonie de l’industrie agro-alimentaire et des grandes chaines de distribution, les petits producteurs et magasins spécialisés ne représentent que 1% du marché des produits locaux. C'est donc en appuyant l'activité agricole 'aux portes des villes' pour réintroduire des circuits courts, grâce à des techniques qui garantissent la sécurité alimentaire des aliments et dans un environnement de qualité que des solutions porteuses se créent et s'implantent durablement.
C’est ce qu’a décidé de mettre en place le gouvernement de l’Équateur en s’approvisionnant directement auprès des producteurs locaux, grâce à l’organisation de marchés destinés à promouvoir l’inclusion sociale. Un même son de cloche résonne du côté de Sao Paulo où le Maire a signé un protocole en faveur de la production bio et permet également de lutter contre l’étalement urbain non-planifié. Le programme Agricultura Limpa subventionne dans un premier temps les producteurs des bassins hydrographiques autour de la ville.
Si les politiques de promotion des petits producteurs sont importantes, dans de nombreux pays en voie de développement, l’urgence est d’assurer la formation des agriculteurs. En Asie du sud, La Liga estime que le nouveau gouvernement philippin devrait investir dans la formation des agriculteurs sur les techniques de l’agriculture biologique, le développement de la production et le marketing pour en augmenter les débouchés.