Le projet pilote sera mis en place dans une station de traitement des égouts de la région de São Paulo. Une flotte de 49 véhicules sera propulsée par ce nouveau combustible alternatif, et insolite : du “gaz d’égout”.
Les Allemands aident les Brésiliens à rouler au gaz d’égout
Le projet pilote sera mis en place dans une station de traitement des égouts de la région de São Paulo. Une flotte de 49 véhicules sera propulsée par ce nouveau combustible alternatif, et insolite : du "gaz d'égout".
Cette expérience inédite au Brésil, fruit de la collaboration entre des institutions publiques brésiliennes et allemandes, prétend transformer le gaz libéré lors du processus de traitement des égouts en combustible pour automobiles. L'investissement de départ est de 6 millions R$ [2,5 millions d’euros], dont 5 millions provenant du gouvernement allemand via l’Initiative internationale de protection climatique et le ministère de l’Environnement.
Concrètement, la station de traitement des égouts de la ville de Franca sera équipée d’un biodigesteur qui captera quotidiennement 2700 m³ de biogaz, et l’enrichira par insertion de composants chimiques pour le transformer en 1800 m³ de méthane bio, qui possède le même pouvoir calorifique que l’essence. Werner Sternad, chercheur en biotechnologie environnementale à l’Institut Fraunhofer, affirme :
Un mètre cube de méthane bio équivaut à un litre d’essence. Ce produit fournira la flotte de véhicules de la Sabesp (Compagnie brésilienne des Eaux).
Recyclage et baisse des rejets de CO2
L’expérience va générer une économie de 1800 litres d’essence par jour et une réduction des émissions de CO2. D’après les estimations de l’organisation World Ressources Institute, basée à Washington, la production d'un litre d’essence entrainerait l'émission d'environ 2,28 kg de CO2. Grâce à cette expérience, près de 1,5 tonne de CO2 en moins sera ainsi rejetée chaque année dans l’atmosphère.
La technique de transformation du biogaz des égouts en combustible existe déjà à Stockholm et Berne. "En Allemagne cette technologie existe depuis 15 ans, mais le biogaz provenant du traitement des égouts est destiné à la production d’énergie électrique, le gouvernement offrant une prime de 0,14 centime d’euro par KWh jusqu’en 2020”, explique M. Sternad. La pratique est une des alternatives à l’énergie nucléaire dont les centrales arrêteront leurs activités d’ici 2022, conformément à l’annonce faite par le gouvernement allemand.
D’après Werner Sternad, n’importe quelle ville de plus de 20 000 habitants peut adopter cette technologie : “A São Paulo, par exemple, 5000 m³ de biogaz sont produits chaque heure. Tout ceci peut être transformé en combustible."