La Commission Technique Nationale de Biosécurité (CTNBio) a autorisé la culture d’un maïs transgénique résistant aux insectes, en attendant peut-être celle du haricot transgénique dès septembre.
Les autorisations s’enchainent en faveur des organismes transgéniques
La libération commerciale du haricot transgénique qui devait être votée le 11 août par la Commission Technique Nationale de Biosécurité (CTNBio) a finalement été reportée à la prochaine session du 14 septembre. En revanche, la commission a accepté la culture du maïs transgénique résistant aux insectes, produit par la firme Dupont.
Ces variétés de haricot transgénique, produites par Embrapa (entreprise brésilienne de recherche agronomique), sont résistantes au virus de la mosaïque dorée - principal fléau de la culture du grain au Brésil et en Amérique du Sud.
Les recherches sur le développement d’un grain génétiquement modifié auront duré dix ans, et ont été menées exclusivement par une institution publique brésilienne, ce qui constitue une grande première. La demande de libération a été faite par Embrapa en décembre 2010.
D’après Francisco Aragão, chercheur à l’Embrapa, la validation du haricot transgénique peut réduire de façon significative l’indice de perte des récoltes :
Le virus de la mosaïque dorée sévit partout où le haricot est planté au Brésil et les pertes annuelles représentent une quantité qui pourrait alimenter entre 9 et 18 millions de personnes.
Manque d'information
La présidente de l’Association Nationale de Biosécurité, Leila Macedo Oda, a défendu la libération commerciale du grain génétiquement modifié et a expliqué que la mesure bénéficiera principalement aux petits producteurs :
La culture du haricot est presque exclusivement faite par de petits producteurs, qui finissent par perdre toute leur production quand leur récolte est atteinte par la mosaïque dorée. Ce travail de l’Embrapa aura un impact social fort, en plus d’être le premier du genre développé par des scientifiques brésiliens.
Les organisations écologistes et les associations de petits producteurs s’inquiètent cependant du peu de tests menés sur le nouveau haricot, et du manque d’informations sur les éventuels impacts de la modification génétique sur toutes les variétés de grain consommées dans le pays.
En juillet, des ONG ont divulgué une motion de censure au projet de l’Embrapa, dans laquelle ils affirment que ce haricot transgénique est "une grave menace à la sécurité et à la souveraineté alimentaires, et à la biodiversité agricole."
A lire aussi : ultimosegundo.ig.com.br