C’est la saison des feux de tourbe en Indonésie. L’archipel fume et ses fumées touchent comme chaque année Singapour et la péninsule malaise. Dans un environnement politique explosif, les traités internationaux n’y font rien et c’est le petit peuple qui trinque.
Les feux des agriculteurs indonésiens menacent la santé des Malais
C’est la saison des feux de tourbe en Indonésie. L’archipel fume et ses fumées touchent comme chaque année Singapour et la péninsule malaise. Dans un environnement politique explosif, les traités internationaux n’y font rien et c’est le petit peuple qui trinque.
Elle est revenue. Comme chaque année, la brume venant d’Indonésie enfume Singapour. Pour la cité-état, qui investit autant dans la protection de l’air que dans son image internationale, les fumées du voisin la font perdre sur ces deux fronts. Ne s’arrêtant pas aux frontières, la fumée continue son chemin en Malaisie. Preuve de la gravité du phénomène, les autorités ont distribué des masques aux élèves des écoles du pays.
L’Indonésie, dans sa ruée vers l’huile de palme destinée à la production de biocarburants, abat et brûle ses forêts. Cela s’ajoute aux traditionnels feux de tourbe, pratique millénaire des agriculteurs locaux. Heureusement pour les habitants de la capitale, les fumées ne touchent pas Jakarta. En revanche, elles se dirigent systématiquement vers la péninsule malaise. Conscientes de la gravité du problème, les autorités régionales ont signé un accord en 2002 pour coordonner les actions des pays concernés. L’idée est de réduire progressivement la pratique des feux de tourbe. Problème, les relations des pays du sud-est asiatiques ne sont pas au beau fixe. Disputes territoriales, histoire tourmentée, pratiques commerciales déséquilibrées, … un cocktail explosif qui ne permet pas la mise en place concrète de l’accord.
Les victimes de l’incompétence des autorités à réduire ce problème transfrontalier, ce sont les peuples malais et singapourien. Une fois de plus, la menace de l’homme se révèle plus importante que la menace de la nature : la brume causée par les feux indonésiens est mille fois pire que celle générée par l’éruption du volcan Merapi…