Alors que les projets de réclamation sur la mer deviennent de plus en plus compliqués, Singapour réfléchit à d’autres manières d’améliorer le niveau de vie dans un territoire géographiquement très limité. Les idées fourmillent pour économiser et valoriser au maximum le moindre mètre carré.
Les idées foisonnent pour mettre à profit chaque mètre carré
Alors que les projets de réclamation sur la mer deviennent de plus en plus compliqués, Singapour réfléchit à d’autres manières d’améliorer le niveau de vie dans un territoire géographiquement très limité. Les idées fourmillent pour économiser et valoriser au maximum le moindre mètre carré.
Singapour, un des Etats les plus peuplés
Avec près de 6 millions d’habitants serrés sur moins de 700 kilomètres carrés, Singapour est un des Etats les plus densément peuplés de la planète. Les défis qui résultent de cette situation particulière ont longtemps vu une réponse uniforme de l’administration : la réclamation de terres sur la mer. Depuis les années 1960, l’Etat a ainsi récupéré plus de 100 kilomètres carrés, soit un sixième de la superficie initiale de son territoire. L’exemple le plus impressionnant est celui de Jurong, le grand complexe industriel de plus de 30 km2 qui est formé de la réunion de plusieurs petites îles, dont la surface à l’origine faisait moins de 10 km2.
Cependant, la solution de réclamation sur la mer est de moins en moins envisageable. Pour des raisons économiques d’abord, puisque les profondeurs à remplir sont de plus en plus importantes, exigeant donc des quantités de sable effarantes. Pour des raisons stratégiques aussi : la réclamation vers le sud risque de rapidement affecter les routes océaniques de la sortie du détroit de Malacca. Mais surtout pour des raisons environnementales. Les groupes de défense de l’environnement ont réussi à faire entendre leur voix et à condamner ces projets à cause des ravages qu’ils entraînent sur la biodiversité locale.
Les projets de réclamations sur la mer condamnés
Pour parer à cette contrainte d’espace, les Singapouriens doivent donc faire preuve de créativité. La première solution envisagée est de faire une seconde ville ‘sous la terre’. Déjà, de nombreuses infrastructures encombrantes ont été réalisées dans des galeries : stocks de munitions de l’armée, métros, tunnels, parkings, … Les stocks de produits pétroliers de Jurong vont aussi être enfouis dans des grandes caves en cours de construction. Des projets sérieux de résidences, de centrale nucléaire, de station de traitement des eaux usées ou de gigantesques stocks d’eau potables sous le niveau du sol sont à l’étude.
A part ‘l’underground’, Singapour a lancé d’autres projets visant à mieux exploiter son territoire. Des panneaux solaires flottants vont par exemple être installés sur le réservoir d’eau potable de Tengeh. Le réseau routier qui occupe beaucoup d’espace devrait aussi bientôt apporter sa contribution. Le ministre des transports Lui Tuck Yew a fait le mois dernier une proposition visant à éviter de devoir élargir les routes les plus encombrées. Son ministère étudie un projet visant à introduire sur les grands axes une ‘circulation réversible’. Sur un boulevard deux fois deux voies conduisant de la banlieue au centre, trois voies pourraient être ainsi consacrées au sens allant vers le centre le matin, trois dans l’autre sens le soir. De quoi faire cesser les bouchons terribles dans un sens, alors que l’autre ne voit que quelques véhicules rouler sans encombres…
L’efficacité que la situation particulière de Singapour l’oblige à chercher sans repos, pourrait à terme déboucher sur des solutions applicables par les villes surpeuplées du monde entier.