Les autorités du Congo appliquent désormais de vraies peines aux personnes coupables d’avoir acheté ou vendu des espèces d’animaux menacées. Que les braconniers et les trafiquants se le tiennent pour dit !
Une nouvelle loi contre les braconniers
Les autorités du Congo appliquent désormais de vraies peines aux personnes coupables d’avoir acheté ou vendu des espèces d’animaux menacées. Que les braconniers et les trafiquants se le tiennent pour dit !
Les condamnations de trafiquants d’animaux sauvages sont une nouveauté au Congo-Brazzaville. Auparavant, les gardes-chasse confisquaient les biens interdits. Une petite amende et l’affaire était réglée. Mais le Congo a ratifié CITES (Convention sur le commerce international des espèces en danger). Il a donc revu sa position et a adopté une loi pour la protection des animaux.
Des condamnations pour protéger les forêts du Congo
En août, un Chinois a été condamné à 4 ans de prison, 6000 dollars [4400 euros] d’amende et 8000 dollars [5900 euros] de dommages et intérêts. Il est accusé de "possession et trafic d’ivoire". Il tentait de prendre l’avion pour Pékin avec cinq défenses d’éléphants, trois statuettes, plusieurs sceaux de documents gravés et de nombreux autres objets en ivoire.
En mars, c’était un Congolais qui écopait de 15 mois de prison et de 600 dollars [440 euros] d’amende pour deux peaux de léopards. Trois autres avaient écopé d’un an de prison et de 1000 [730 euros]dollars d’amende chacun.
Presque deux tiers de la surface du Congo-Brazzaville sont couverts de forêts qui sont des zones protégées ou des sanctuaires pour une espèce ou une autre. Il y a aussi 6 réserves de chasse. De nombreuses ONG internationales assistent le gouvernement dans son action pour les espèces menacées. Naftali Honig, directrice du PALF (Projet de respect des lois sur la nature), déclare :
Il reste encore beaucoup de progrès à faire. Mais nous diffusons le message "zéro tolérance pour les trafiquants d’ivoire", comme le gouvernement. Et une loi était nécessaire.
Dans l’intérieur du pays, nombreux sont ceux qui ignorent l’existence de cette loi. De grands panneaux ont été érigés aux croisements, détaillant les espèces protégées. Pierre Kama, du ministère de l’Économie forestière, promet :
Les chasseurs tuent sans permis. Mais si nous les attrapons, nous leur ferons sentir le joug de la loi.
Les mauvais côtés
Trop, parfois … Lors de violentes fouilles dans les villages environnants, les rangers ont tabassé tous ceux trouvés avec un lambeau de viande. Roger Bouka Owoko, le directeur de l’Observatoire congolais des droits de l’homme, dénonce la situation :
Les gens vivant près des parcs naturels ont été humiliés et tapés sans véritable raison. De plus, si les petits braconniers ont été punis, c’est une bonne chose – mais reste à punir les gros bonnets impliqués dans ce trafic et qui restent dans le noir.
Vivien Ilahou, président de Congo Environnement, une ONG dans le sud-ouest, explique :
Souvent, les officiels arment les chasseurs. Ce sont les mêmes qui aident à vendre leurs produits à la ville.
En avril, dans la ville d’Ouesso, quatre gardes- chasse gouvernementaux ont été condamnés pour trafic d’ivoire et de peaux de léopard. Il semblerait que la protection des animaux passe par un changement de mentalités mais aussi par la lutte contre la corruption.