COP29 : un accord majeur trouvé malgré des tensions

Lors de la COP29 tenue en Azerbaïdjan, un accord a été conclu attribuant 300 milliards de dollars aux nations les moins développées. Cet engagement historique, bien que considéré comme une avancée, ne fait pas l’unanimité et soulève des critiques, en particulier des pays du Sud et de certains acteurs du Nord.

Par Stéphanie Haerts Modifié le 26 novembre 2024 à 15 h 37
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Des dissensions nord-sud exacerbées

Moukhtar Babaïev, président de la COP29 et ministre de l’Écologie de l’Azerbaïdjan, a pointé du doigt l'inflexibilité des pays du Nord, qu'il accuse de retarder les négociations. Selon lui, ces retards ont empêché d'atteindre un consensus plus large qui aurait pu mener à un engagement financier plus conséquent de la part des nations industrialisées.

Le président Babaïev mentionne également l'attitude des pays comme la Chine, prêts à augmenter leur contribution si les autres nations suivaient leur exemple. Cette proposition n'a cependant pas trouvé d'écho, laissant l'accord final en deçà des attentes de plusieurs participants.

Un accord sous pression

Critiqué pour un manque de préparation et de leadership, la présidence azerbaïdjanaise a fait face à des reproches cinglants de la part de pays européens comme la France et l'Allemagne. Ces critiques s'ajoutent à celles des pays du Sud, qui jugent l'aide financière insuffisante et mal négociée. Cet accord attribue 300 milliards de dollars d'ici 2035 versés par les nations les plus fortunées aux pays en développement en raison de leur responsabilité historique dans le changement climatique. M. Babaïev admet qu'il « est peut-être imparfait. Il ne satisfait pas tout le monde ». Toutefois, selon lui, « il constitue une avancée majeure par rapport aux 100 milliards de dollars », montant du précédent engagement des pays développés, peut-on lire dans des propos partagés par Sud Ouest. En dépit de ces obstacles, l'accord a évité de justesse l'échec complet.

Le processus de l'accord vivement critiqué

L’accord atteint à la COP29 soulève des questions critiques quant à sa suffisance et son efficacité à long terme. Bien que représentant une augmentation importante par rapport aux engagements précédents, nombreux sont ceux qui le considèrent comme une réponse partielle aux enjeux majeurs du réchauffement climatique. Le montant alloué, bien que substantiel, est perçu comme insuffisant pour couvrir les besoins réels des pays les plus vulnérables face aux changements environnementaux drastiques.

En plus des enjeux financiers, le processus d'adoption de l'accord a été vivement critiqué. Les délais extrêmement serrés pour examiner les détails de l'accord et formuler des objections ont été un point de friction majeur, alimentant le sentiment d'un accord précipité et d'un manque de transparence. Cette gestion du temps a exacerbé les tensions entre les participants, minant la confiance nécessaire pour des négociations futures.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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