Lors de la COP29 tenue en Azerbaïdjan, un accord a été conclu attribuant 300 milliards de dollars aux nations les moins développées. Cet engagement historique, bien que considéré comme une avancée, ne fait pas l’unanimité et soulève des critiques, en particulier des pays du Sud et de certains acteurs du Nord.
COP29 : un accord majeur trouvé malgré des tensions
Des dissensions nord-sud exacerbées
Moukhtar Babaïev, président de la COP29 et ministre de l’Écologie de l’Azerbaïdjan, a pointé du doigt l'inflexibilité des pays du Nord, qu'il accuse de retarder les négociations. Selon lui, ces retards ont empêché d'atteindre un consensus plus large qui aurait pu mener à un engagement financier plus conséquent de la part des nations industrialisées.
Le président Babaïev mentionne également l'attitude des pays comme la Chine, prêts à augmenter leur contribution si les autres nations suivaient leur exemple. Cette proposition n'a cependant pas trouvé d'écho, laissant l'accord final en deçà des attentes de plusieurs participants.
#Bakubreakthrough: a result of months of intensive diplomacy by the COP29 Presidency, delivering some of the most complex tasks in multilateral #ClimareAction. As we conclude #COP29Azerbaijan, these achievements mark a critical step in putting in place the means to deliver a… pic.twitter.com/ZmvEizKTX5
— COP29 Azerbaijan (@COP29_AZ) November 24, 2024
Un accord sous pression
Critiqué pour un manque de préparation et de leadership, la présidence azerbaïdjanaise a fait face à des reproches cinglants de la part de pays européens comme la France et l'Allemagne. Ces critiques s'ajoutent à celles des pays du Sud, qui jugent l'aide financière insuffisante et mal négociée. Cet accord attribue 300 milliards de dollars d'ici 2035 versés par les nations les plus fortunées aux pays en développement en raison de leur responsabilité historique dans le changement climatique. M. Babaïev admet qu'il « est peut-être imparfait. Il ne satisfait pas tout le monde ». Toutefois, selon lui, « il constitue une avancée majeure par rapport aux 100 milliards de dollars », montant du précédent engagement des pays développés, peut-on lire dans des propos partagés par Sud Ouest. En dépit de ces obstacles, l'accord a évité de justesse l'échec complet.
Le processus de l'accord vivement critiqué
L’accord atteint à la COP29 soulève des questions critiques quant à sa suffisance et son efficacité à long terme. Bien que représentant une augmentation importante par rapport aux engagements précédents, nombreux sont ceux qui le considèrent comme une réponse partielle aux enjeux majeurs du réchauffement climatique. Le montant alloué, bien que substantiel, est perçu comme insuffisant pour couvrir les besoins réels des pays les plus vulnérables face aux changements environnementaux drastiques.
En plus des enjeux financiers, le processus d'adoption de l'accord a été vivement critiqué. Les délais extrêmement serrés pour examiner les détails de l'accord et formuler des objections ont été un point de friction majeur, alimentant le sentiment d'un accord précipité et d'un manque de transparence. Cette gestion du temps a exacerbé les tensions entre les participants, minant la confiance nécessaire pour des négociations futures.